Une vieille idée d’une série d’articles m’amène à reprendre mot à mot ( avec quelques compléments en italique ) les définitions médicales qui sont publiées ici et là sur le site de l’ATIH , Agora ou ailleurs . Pour débuter la série , je vous propose un zoom sur la malnutrition . Thème publié et sujet à débat dans nos établissements … « ça devient compliqué de coder , il faut être médecin DIM pour coder » ….mais pas du tout ! C’est une affaire clinique à 100% ; la preuve ci dessous …
La CIM-10 classe les états de malnutrition dans le groupe E40–E46 :
- E40 Kwashiorkor ;
- E41 Marasme nutritionnel ;
- E42 Kwashiorkor avec marasme ;
- E43 Malnutrition protéinoénergétique grave, sans précision ;
- E44.0 Malnutrition protéinoénergétique modérée ;
- E44.1 Malnutrition protéinoénergétique légère ;
- E46 Malnutrition sans précision
Elle range sous le terme générique de malnutrition un groupe d’affections résultant d’une carence d’apport ou d’une désassimilation protéinoénergétique : on doit donc l’entendre dans le sens restreint de dénutrition. Dans un rapport publié en septembre 200348, l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) en a donné une définition : « la dénutrition protéino-énergétique résulte d’un déséquilibre entre les apports et les besoins protéino-énergétiques de l’organisme. Ce déséquilibre entraîne des pertes tissulaires ayant des conséquences fonctionnelles délétères. Il s’agit d’une perte tissulaire involontaire. »
Cette définition distingue clairement « l’amaigrissement […] de la dénutrition par le caractère non délétère de la perte pondérale » et sa nature éventuellement volontaire.
Dans le même rapport, l’ANAES a établi les critères permettant d’évaluer la dénutrition protéinoénergétique des adultes hospitalisés, tous âges confondus. Elle a en effet estimé que la définition fournie par la CIM-10, reposant sur des critères statistiques, « n’est pas opérationnelle en l’absence de données représentatives de la distribution du poids par tranche d’âge et par sexe […] en France. »
La Haute Autorité de santé a révisé les critères permettant d’évaluer la dénutrition protéinoénergétique chez la personne âgée dans un rapport publié en avril 2007. Ces critères sont ici résumés et rappelés par l’ATIH : Correctif_malnutrition 14_01_10.
1) Le diagnostic de dénutrition repose sur la présence d’au moins un des critères suivants.
Chez les patients âgés de moins de 70 ans :
- perte de poids égale ou supérieure à 10 % par rapport à une valeur antérieure à l’hospitalisation actuelle, mentionnée dans un dossier médical précédent ;
- perte de poids égale ou supérieure à 5 % en 1 mois par rapport à une valeur antérieure à l’hospitalisation actuelle, mentionnée dans un dossier médical précédent ;
- indice de masse corporelle (IMC) inférieur ou égal à 17 kg/m² ;
- si le dosage est réalisé et en l’absence de syndrome inflammatoire :
– albuminémie inférieure à 30 g/l ; ( dans le sérum sanguin, l’albuminémie (taux d’albumine dans la sang) représente environ 40 à 50 g/L.)
– préalbuminémie (transthyrétinémie) inférieure à 110 mg/l. La préalbumine a une demi-vie plus courte que l’albumine ( 2 jours contre 20 ) ce qui la rend plus réactive en cas de dénutrition ( normes 0. 1 à 0.4 g/l)
Chez les patients âgés de 70 ans et plus :
- perte de poids égale ou supérieure à 5 % en 1 mois, ou égale ou supérieure à 10 % en 6 mois ;
- IMC inférieur à 21 kg/m2 ;
- albuminémie inférieure à 35 g/l50.
2) Le diagnostic de dénutrition sévère repose sur la présence d’au moins un des critères suivants.
Chez les patients âgés de moins de 70 ans:
- perte de poids égale ou supérieure à 15 % en 6 mois, ou égale ou supérieure à 10 % en 1 mois par rapport à une valeur antérieure à l’hospitalisation actuelle, mentionnée dans un dossier médical précédent ;
- si le dosage est réalisé et en l’absence de syndrome inflammatoire :
– albuminémie inférieure à 20g/l
– préalbuminémie (transthyrétinémie) inférieure à 50 mg/l.
Chez les patients âgés de 70 ans et plus :
- perte de poids égale ou supérieure à 10 % en 1 mois, ou égale ou supérieure à 15 % en 6 mois ;
- IMC inférieur à 18 kg/m2 ;
- albuminémie inférieure à 30 g/l50.
L’emploi des codes E40 à E46 doit se fonder sur ces critères. Les éléments clinique permettant le codage de l’un de ces codes doivent être clairement présents dans le dossier du patient
La classification de l’OMS de l’état nutritionnel chez l’adulte en fonction de l’IMC est disponible sur le site de l’OMS et sa version française
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Je vous propose également un document précieux réalisé par mon ami Jérome Talmud , avec son accord , relatif aux troubles de la nutrition élargis.Merci Jérome