Pour Machiavel, un dirigeant doit «éviter avec soin toutes les choses qui le rendraient odieux et méprisable».

«Moyennant quoi, écrit-il dans le chapitre XIX du Prince, il aura fait tout ce qu’il avait à faire, et il ne trouvera plus de danger dans les autres reproches qu’il pourrait encourir.»

Dans les faits, cela implique parfois de blâmer ses seconds pour ses propres erreurs ou, tout simplement, de leur refiler la patate chaude dès le départ.

«Le prince doit se décharger sur d’autres des parties de l’administration qui peuvent être odieuses et se réserver exclusivement celles des grâces», résume sans fard le philosophe.

De manière générale, un dirigeant doit constamment trouver un équilibre entre s’attirer les faveurs du peuple et donner des gages à ses conseillers les plus proches.

Mais pour ménager le premier, le prince peut avoir besoin de rabaisser les seconds, voire de les sanctionner.

Le procédé n’est pas très moral, c’est le moins qu’on puisse dire, mais force est de constater qu’il est monnaie courante, en entreprise comme en politique.