Depêche AFP : Sarkozy présente ses priorités pour le système de santé
BLETTERANS (AFP) — Le président Nicolas Sarkozy a présenté jeudi à Bletterans (Jura) ses « priorités » pour le système de santé, souhaitant un « retour à l’équilibre » pour l’assurance maladie en 2011 et l’instauration de « pénalités planchers » pour les fraudeurs.
Il était accompagné de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, qui devrait présenter « début octobre » son projet de loi « hôpital, patients, santé et territoires » au Conseil des ministres, selon M. Sarkozy, qui a souhaité que « le débat au Parlement permette d’améliorer encore le contenu de la réforme ».
Il a défini plusieurs priorités: un hôpital réorganisé, une politique de santé « économe » garantissant « la sécurité et la qualité des soins », une politique de prévention « ambitieuse » grâce au dépistage « qui doit devenir une habitude ».
Selon M. Sarkozy, « l’hôpital doit se réorganiser pour privilégier les soins de recours et donner corps à de véritables filières de soin » car « nous souffrons trop de l’éparpillement des ressources médicales et paramédicales ».
Il a également souhaité que « chaque établissement analyse avec attention les causes des accidents liés aux soins prodigués en son sein », estimant que cela contribuerait à améliorer les soins en hôpital.
« Pour accélérer le mouvement, il faut que soient rendus publics, pour chaque établissement de santé, quelques indicateurs simples, comme le taux de mortalité ou le taux d’infections. Je veux des résultats concrets ».
M. Sarkozy s’est également déclaré favorable à « une politique d’intéressement du personnel médical et paramédical » dans les hôpitaux.
Alors que le déficit de l’assurance maladie prévu en 2008 se monte à 4,1 milliards d’euros, et malgré le ralentissement économique qui peut peser sur les recettes de la sécurité sociale, M. Sarkozy a confirmé sa volonté d’un « retour à l’équilibre de l’assurance maladie en 2011 ».
Il a également invité l’assurance maladie à « intensifier la lutte contre les gaspillages, les abus et les fraudes », annonçant la mise en place de « pénalités plancher » contre les fraudeurs à l’assurance maladie, dès 2009, « sur le modèle de celui en vigueur pour lutter contre le travail illégal ».
Les sanctions contre le travail illégal ont été renforcées cet été avec un relèvement du calcul des sanctions.
M. Sarkozy a de nouveau défendu l’instauration très critiquée de franchises médicales, accusant ses détracteurs d’être « contre le financement du plan Alzheimer, contre l’ouverture de nouveaux lits de soins palliatifs, contre l’argent qu’on va donner au plan cancer », domaines auxquels sont destinés les fonds ainsi dégagés.
« Pour que notre système de santé demeure solidaire, il faut prendre nos responsabilités. J’ai pris mes responsabilités en créant les franchises médicales », a-t-il dit.
Il a par ailleurs souhaité « que soit réexaminé notre modèle de CHU » (Centre hospitalier universitaire), annonçant son intention de confier « une mission de réflexion à une commission ».
Côté médecine libérale, il a réaffirmé son intention de revoir les conditions d’installation. « Il est normal que l’on accorde des conditions, des tarifs, ou des avantages meilleurs à un médecin qui s’installe à la périphérie de Douai qu’à un médecin qui s’installe dans le centre-ville d’Aix-en-Provence ».
« Les négociations conventionnelles sont en cours et j’attends pour la fin de l’année des mesures opérationnelles permettant d’accroître l’offre médicale dans les zones qui en ont le plus besoin, » a-t-il ajouté.
Le Parti socialiste a immédiatement estimé que son intervention avait « oscillé entre généralités et incantations ».